Au Myanmar, des mères et des bébés en bonne santé grâce à notre expertise en soins de santé

déc. 06, 2019
“Avant mon arrivée, le centre de soins était vide. Personne n’y travaillait, il était fermé.”

Superviseure en soins de santé publique dans le Myanmar rural, Ma Hla Hla va droit au but lorsqu’elle explique comment elle a obtenu son emploi. 

“J’ai déposé ma candidature et j’ai eu le poste. » Après avoir complété une formation de perfectionnement, elle a travaillé avec le bureau local pour ravitailler le centre en médicaments et informer les villageois que la clinique avait rouvert.

Sa franchise est une bouffée d’air frais. Je souris à imaginer comment cela aurait pu se dérouler au Canada. La planification aurait sûrement pris des mois!

Ma Hla Hla est résolue à accomplir ce que sa formation l’a préparée à faire : prendre soin des personnes malades dans son village et aux alentours.  

Elle me confie son titre officiel : Superviseure en soins de santé publique II. On peut voir à quel point elle est importante aux yeux de ses patients. Elle travaille dans une région du Myanmar pour un programme financé par le gouvernement canadien, ENRICH — Le Parcours des 1000 Jours, qui travaille avec le gouvernement de la région pour améliorer l’accès aux soins de santé des mères et des jeunes enfants. 

Deux petits bâtiments entourés d’arbres. 
Le nouveau centre des naissances construit grâce à l’aide de ENRICH et le dispensaire rénové. Photo par Paul Bettings

Grâce aux fonds de ENRICH, le centre de soins local a pu être rénové, le personnel a pu suivre un mois de formation supplémentaire et un nouveau centre des naissances a pu être construit sur place. Les mères peuvent y suivre des cours sur la nutrition et l’hygiène, et des formations sont aussi dispensées pour les maris et les pères. 

“Grâce à ENRICH, nous avons accès à une éducation médicale continue. Nous sommes informés sur les bonnes pratiques d’hygiène, la vaccination, les maladies transmissibles et plus encore. Une fois la formation achevée, nous pouvons appliquer nos connaissances dans la communauté.

C’est important, car nous vivons dans un village isolé. Il est crucial que nous nous tenions au courant. C’est notre seule chance de rester aux faits des changements et des évolutions. ”

Un patient unique

L’arrivée de Ma Hla Hla a changé la vie de Zin Mar, jeune mère d’une petite fille de 4 ans. 

“Zin Mar est venue me trouver plus tôt cette année, elle était enceinte de deux mois. Lorsque j’ai su que c’était sa quatrième grossesse à seulement 25 ans et qu’un seul de ses enfants avait survécu, j’ai compris qu’il fallait que je prenne grand soin d’elle. J’ai pu la référer à un hôpital situé à Thabaung, une ville voisine, où elle a pu obtenir une consultation mensuelle avec un médecin.

Zin avait grandi dans ce village et ignorait que certaines des pratiques traditionnelles qu’on lui avait apprises pouvaient présenter un risque pour elle et son enfant à naître. Grâce à mes soins et aux formations qu’elle et son mari ont reçues avec ENRICH, Zin a pu vivre une grossesse saine et a accouché en toute sécurité le mois dernier à l’hôpital.”
 
Un homme du Myanmar sourit en tenant un bébé, et une femme s’assoit à côté de lui et regarde le bébé en souriant.
Zin Mar et son mari Soe, quatre jours après la naissance de leur petite fille. Photo par Paul Bettings 

Ma Hla Hla explique que beaucoup de familles ne savent pas que les traditions peuvent avoir des effets néfastes sur leur grossesse ou sur leurs enfants. Lors de ses dernières grossesses, on avait conseillé à Zin Mar de ne pas se reposer durant la journée, car le bébé deviendrait trop gros pour un accouchement sûr. Certaines mères ne mangent pas de légumes sains, comme des épinards, parce qu’elles craignent que cela ne les rende malades et ne leur fasse du mal, à elles ou à l’enfant.  

C’est pour cela que les formations de ENRICH et les médecins praticiens de village sont si importants.  

Il faut un village pour que le village soit sain

Maintenant que Ma Hla Hla entretient des contacts réguliers avec les villageois, de plus en plus de familles reconnaissent leur besoin de consultation médicale. Des maris qui, auparavant, dissuadaient leurs femmes de participer à des séances d’éducation en santé, leur apportent désormais leur soutien et y assistent parfois eux-mêmes. 

Deux femmes sur une motocyclette au Myanmar sourient. 
Ma Hla Hla assise à l’arrière du cyclomoteur conduit par la nouvelle sage-femme du centre de soins du village. Elles se rendent à une visite à domicile. Photo par Paul Bettings

Grâce à ces séances, Ma Hla Hla peut contrôler la croissance des bébés et des jeunes enfants et offrir des informations sur la nutrition appropriée, les façons de protéger les enfants des maladies saisonnières, les bonnes pratiques d’hygiène domestique et l’importance de consulter un médecin régulièrement. 

Les cours à destination des hommes abordent la manière d’aider leur femme avec la nutrition et les soins, pendant et après la grossesse, comment prendre soin des bébés et des enfants, et partager les responsabilités dans la famille.  

Accès aux soins de santé pour tous

La sage-femme May Zin Phyo a été assignée au nouveau centre des naissances et commencera le mois prochain. Les bébés pourront naître dans un lieu propre et sain, et recevoir des soins pré et postnatals. May Zin Phyo s’est récemment rendue au centre de soins pour apporter son aide pour les vaccinations, et a informé les femmes enceintes qu’elle serait bientôt présente à la clinique.  

“C’est très important d’avoir une salle d’accouchement », dit-elle. « Accoucher à la maison peut être dangereux et non hygiénique. » Des prestataires de soins de santé qualifiés pourront aider les familles à rester en santé et à être autonomes. ”
 

D’autres récits à lire

La COVID-19 menace d’aggraver la malnutrition dans le monde entier Le risque d’augmentation du taux de malnutrition chez les enfants est bien réel, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Crise du coronavirus : Contribuer à arrêter l’épidémie de COVID-19 La COVID-19, ou maladie à coronavirus, est à la une de toutes les nouvelles, alors que plus de 525 800 personnes sont infectées, que 23 700 sont décédées et que le virus progresse toujours.
Apportez une lueur d’espoir: La priorité est de garder les enfants en bonne santé À leur arrivée au camp de réfugiés en Ouganda où ils ont fui depuis leur Soudan du Sud natal, les enfants sont malades et fragiles. C’était le cas lorsque Rose, 27 ans, est arrivée avec ses trois enfants, après une semaine de marche.