La faim dans le monde : les faits et comment aider

août 13, 2021
LECTURE DE 10-MINUTES
Personne ne veut s’inquiéter à propos de son prochain repas. Pourtant, plus de 800 millions de personnes dans le monde — pour la plupart dans les pays en développement — souffrent quotidiennement d’un manque de nourriture chronique.
 
La faim dans le monde crée un cercle vicieux auquel il est difficile d’échapper. Cela affecte la productivité des personnes et les expose plus facilement aux maladies, ce qui les rend moins capables d’améliorer leurs moyens de subsistance ou leur revenu. Considérant que la planète produit suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde, pourquoi tant de gens souffrent-ils de la faim? Apprenez sur la faim dans le monde et sur la façon d’apporter votre contribution.
 
  1. Qu’est-ce que la faim dans le monde?
  2. Pourquoi la faim dans le monde est-elle un problème?
  3. Quelle est la principale cause de la faim dans le monde?
  4. Quelles sont les solutions à la faim dans le monde?
  5. Que puis-je faire pour apporter ma contribution?
 

1.Qu’est-ce que la faim dans le monde?

L’expression « faim dans le monde » fait référence à des poches de population qui manquent régulièrement de nourriture. Pour la troisième année consécutive, le nombre de personnes souffrant de la faim est en croissance : en 2017, plus de 821 millions de personnes font face à un manque de nourriture chronique (article en anglais). C’est l’équivalent d’une personne sur neuf dans le monde. 

La grande majorité de ces personnes vivent dans des pays en développement. En Afrique, le problème est particulièrement criant, car près de 21 % de la population fait face à la faim quotidiennement. L’Afrique subsaharienne est la région la plus affectée, avec près d’une personne sur quatre souffrant de sous-alimentation.

Une famille migre à travers le Kenya avec ses biens.
Une famille migre des montagnes de Mogila vers une collectivité à Turkana, au Kenya, à la recherche de nourriture, d’eau et de médicaments. La sécheresse persistante a eu raison de la majorité de son bétail.

L’Asie est le continent qui compte le plus grand nombre de personnes souffrant de la faim. En effet, plus de 11 % de sa population vit un manque de nourriture chronique, ce qui représente plus de 515 millions de personnes. Ces dernières années, les conditions se sont améliorées en Asie du Sud, mais en Asie de l’Ouest, l’incidence de la faim a augmenté.

Au cours de la dernière décennie, nous avons pris des mesures importantes en vue d’éradiquer la faim dans le monde. Et pourtant, en 2017, nous avons constaté que la situation de la faim dans le monde était de nouveau semblable à celle d’il y a 10 ans. L’aggravation de la situation nécessite l’intensification des efforts des gouvernements et des agences internationales, en vue d’atteindre d’ici 2030 l’Objectif de développement durable des Nations unies pour éradiquer la faim dans le monde.
 

2. Pourquoi la faim dans le monde est-elle un problème?

Les effets négatifs de la faim dans le monde sont tout aussi variés que préoccupants. À la base, un régime caractérisé par un apport insuffisant en calories, en protéines, en vitamines et en minéraux entrave toutes les étapes du développement des nourrissons, des enfants et des adultes. Cela entraîne en conséquence des effets négatifs sur la santé, l’éducation, ainsi que le développement économique et social de populations entières à travers le monde.

Des enfants attendent leur examen médical dans une clinique.
Des enfants souffrant de malnutrition sont amenés à la clinique de santé de Nanum dans le nord de Turkana, au Kenya, par leurs parents. Ils subissent un examen médical afin d’évaluer leur nutrition et les suppléments nutritionnels fournis par Vision Mondiale.

La faim n’est pas qu’une question de manque de nourriture, car il faut aussi que l’alimentation soit suffisamment nutritive. On attribue 45 % des décès chez les enfants de moins de cinq ans à une nutrition insuffisante, tandis qu’un enfant sur six dans les pays en développement est en sous-poids. Une portion importante de la population mondiale souffre également de carences en micronutriments, c’est-à-dire un manque de vitamines et de minéraux nécessaires à la santé. C’est ce qu’on appelle parfois la « faim cachée », car il n’y a pas toujours de signes évidents et visibles de malnutrition. Les carences en fer chez les femmes en âge de procréer sont un exemple typique d’une carence en micronutriments.

Le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental, mais bien que notre planète produise suffisamment pour nourrir sa population de plus de 7 milliards de personnes, les inégalités systémiques et les disparités économiques ont conduit à une distribution déséquilibrée des ressources et à un accès inégal à celles-ci. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde est perdue ou gaspillée. En même temps, la faim tue plus de personnes chaque année que le paludisme, la tuberculose et le sida combinés (article en anglais). Cependant, c’est une injustice à laquelle nous pouvons remédier de notre vivant, car l’agriculture, la foresterie et la pêche, lorsqu’elles sont bien pratiquées, peuvent fournir suffisamment d’aliments nutritifs pour tous.
 

3. Quelle est la principale cause de la faim dans le monde?

Comme tous les problèmes complexes qui nous touchent mondialement, les causes de la faim dans le monde sont multiples. Des phénomènes météorologiques défavorables, des conflits et des ralentissements économiques créent une instabilité constante qui contribue à l’insécurité alimentaire. Cependant, comme la majorité des personnes souffrant de la faim vivent dans des pays en développement, la principale cause de la faim dans le monde est la pauvreté.

La pauvreté
La pauvreté est la principale cause de la faim dans le monde. La répartition inégale des revenus et le manque de ressources dans les pays en développement signifient que des millions de personnes ne peuvent pas acheter les terres ou les fournitures agricoles nécessaires pour assurer leur subsistance ou pour avoir accès à des aliments nutritifs (article en anglais). C’est aussi un cercle vicieux : les personnes qui ont constamment faim ont peu d’énergie et leur fonctionnement mental et physique est perturbé, ce qui nuit à leur travail ou à leur apprentissage. Cela conduit alors à une précarité et à une faim persistantes.

Une jeune fille se protège du soleil avec un sac servant à la distribution de nourriture.
Une jeune fille se protège d’un soleil de plomb avec un sac servant à la distribution de nourriture. Vision Mondiale distribue de la nourriture dans les populations et les régions où une grave sécheresse a entraîné une famine chronique et la perte de la majorité du bétail.

Climat
De plus en plus, la variabilité et les extrêmes climatiques deviennent une cause importante de la faim dans le monde. En effet, le nombre de crises climatiques, comme les sécheresses, les famines, les inondations ou les canicules, a doublé depuis le début des années 1990 (article en anglais). Rien qu’en 2017, près de 124 millions de personnes dans 51 pays ont fait face à des crises d’insécurité alimentaire aigüe ou plus grave encore, ce qui a nécessité une action d’urgence immédiate pour assurer leur survie et leurs moyens de subsistance.
 
La forte augmentation des températures et l’évolution des précipitations ont des effets néfastes sur les récoltes et le bétail, ce qui a ensuite des répercussions importantes sur la sécurité alimentaire et la nutrition. La sécheresse, tout particulièrement, est responsable de plus de 80 % du total des dommages et des pertes agricoles (article en anglais). Les faits concernant la faim dans le monde montrent régulièrement que le manque de nourriture chronique est nettement pire dans les régions où les systèmes agricoles sont très sensibles aux variations de température et de précipitations. Ce sont des régions où de fortes proportions de la population dépendent de ces systèmes et n’ont pas de réseau de soutien en place pour compenser les pertes. La plupart de ces régions se trouvent en Afrique ou en Asie.

Conflit et instabilité
Le Rapport mondial sur les crises alimentaires 2018 a révélé que les conflits et l’instabilité sont les principales causes de l’insécurité alimentaire dans 18 pays, ce qui représente 60 % de la population totale vivant des crises d’insécurité alimentaire. Les conflits politiques peuvent avoir des effets négatifs sur les infrastructures du marché, les services de transport et la disponibilité des terres pour la communauté, et entraîner du même souffle des pertes de revenus, des déplacements de domicile et l’inflation des prix des denrées alimentaires pour les individus. Lorsque les régions s’enfoncent dans l’instabilité et la violence, les services et les fournitures vitales deviennent encore plus inaccessibles pour les plus vulnérables. En fait, l’ONU estime que 80 % de ses besoins de financement humanitaire (article en anglais) sont directement attribuables à des conflits. Il est clair que les efforts futurs pour lutter contre la faim sont indissociables de ceux pour maintenir la paix.
 
Ralentissement économique
Même dans des environnements pacifiques, le ralentissement de la croissance économique mondiale ces dernières années a conduit à une aggravation de l’insécurité alimentaire. En effet, la hausse des coûts et la réduction des dépenses qui ont touché la capacité d’importation, l’accès à la nourriture, le prix des produits de base et les subventions aux programmes de protection sociale ont nui à la capacité des habitants de nombreux pays à se nourrir.
 

4. Quelles sont les solutions à la faim dans le monde?

Les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les dirigeants mondiaux de tous les secteurs doivent travailler de concert pour trouver de nouvelles solutions à la faim dans le monde, afin de lutter efficacement contre le manque de nourriture chronique. La sécurité alimentaire signifie que l’on sait comment se procurer ses prochains repas, non seulement d’aujourd’hui, mais pour les semaines et les mois à venir. Si nous donnons aux populations les moyens de produire ou d’acheter leur propre nourriture, les familles pourront être mieux équipées pour faire face aux futurs défis alimentaires.

Des agriculteurs et des membres du personnel de Vision Mondiale discutent des progrès d’une ferme communautaire.
Les agriculteurs et le personnel de Vision Mondiale discutent des progrès d’une grande ferme communautaire de manioc. Il y a trois ans, Vision Mondiale a commencé à assurer la liaison entre les efforts de secours et de développement au Soudan du Sud. Tous les projets de la région se complètent pour atteindre un seul objectif : Améliorer les conditions de vie de la population locale.

Agriculture durable
Si nous voulons nourrir les 821 millions de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui, un changement en profondeur de nos systèmes mondiaux de production alimentaire est nécessaire. Il est temps de revoir radicalement la façon dont nous cultivons, partageons et consommons notre nourriture. Lorsqu’elles sont bien pratiquées, l’agriculture, la foresterie et la pêche peuvent fournir suffisamment d’aliments nutritifs pour tous, tout en générant des revenus durables et en protégeant l’environnement. Apprenez-en plus sur le travail de Vision Mondiale avec Farming First (site en anglais), une coalition mondiale pour le développement agricole durable.
 
Résilience climatique
Nos océans, nos sources d’eau douce, nos forêts, nos sols et notre biodiversité se dégradent rapidement. Le changement climatique continue de faire pression sur ces précieuses ressources, tout en augmentant les risques de catastrophes naturelles. Ces extrêmes et cette variabilité vont perdurer, alors nous devons trouver des moyens de renforcer les systèmes agricoles et les moyens de subsistance dans le monde entier. En particulier, nous devons aider les communautés vulnérables à renforcer leur résilience afin qu’elles puissent faire face aux situations d’urgence. Vision Mondiale contribue à fournir des aliments cruciaux pour répondre aux besoins immédiats pendant les crises liées à des phénomènes naturels, tout en continuant à concentrer ses efforts sur le renforcement de la résilience à long terme en cas de catastrophe.

Deux femmes s’occupent d’une petite ferme communautaire.Martha, left, became a leader in gardening when she lived as a Martha, à gauche, est devenue une jardinière accomplie lorsqu’elle a vécu comme réfugiée au Kenya. À son retour au Soudan du Sud, elle a utilisé ses compétences nouvellement acquises et a planté des épinards, des arachides, du maïs, des tomates et d’autres légumes. Aujourd’hui, elle s’occupe de deux hectares de jardins, assure la bonne alimentation de sa famille et vend l’excédent de récoltes aux voisins.

Pleins feux sur les femmes
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les femmes constituent 45 % de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement. Pourtant, ces femmes ne sont pas traitées de la même manière que leurs homologues masculins. Elles vivent davantage de pauvreté extrême, reçoivent moins d’éducation et doivent assumer des responsabilités concurrentes. De plus, les femmes ne peuvent pas autant accéder aux terres et aux ressources, et lorsqu’elles y parviennent, elles sont moins en mesure de les gérer (article en anglais). Si nous comblons l’écart entre les genres, les femmes seront en mesure de nourrir leur famille, de cultiver des aliments nutritifs, de développer leurs entreprises et de participer aux marchés agricoles.
 
Vision Mondiale est également un chef de file du Parcours des 1000 jours, un programme de développement qui veille à ce que les mères et leurs enfants bénéficient d’une nutrition adéquate au cours des 1000 premiers jours de leur vie, de la conception au deuxième anniversaire de l’enfant. En mettant fortement l’accent sur la diversification alimentaire, la nutrition et les micronutriments, ce programme permet aux femmes de réduire le nombre d’enfants souffrant de malnutrition, assurant ainsi un meilleur avenir à leur famille et à leur communauté.
 

5. Que puis-je faire pour apporter ma contribution?

Le problème de la faim dans le monde peut sembler insurmontable et trop imposant pour que nous puissions y remédier personnellement. Mais en apportant des changements dans nos propres vies — à la maison, au travail, dans nos collectivités — nous pouvons nous aussi contribuer à trouver des solutions à la faim dans le monde. Ensemble, nous pouvons construire un monde où les repas sont partagés, où chacun a sa place à table et où tout le monde pourra manger à sa faim.

Un homme tient des carottes récoltées dans un jardin communautaire.
Un agriculteur tient des carottes cultivées et récoltées dans le cadre de l’un des projets communautaires de Vision Mondiale en Mongolie.

Achetez et mangez local
Les aliments d’un repas canadien moyen traversent 3000 km avant de se retrouver dans nos assiettes. En achetant sur les marchés de producteurs locaux ou en cultivant nos propres fines herbes et légumes, nous pouvons faire des choix alimentaires plus durables tout en prenant des mesures concrètes pour améliorer notre santé et notre nutrition.
 
Visez une alimentation zéro déchet
Nous avons tous un rôle à jouer pour réduire le 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillée chaque année. Plutôt que de gaspiller un tiers de la production alimentaire mondiale, nous pouvons adopter des mesures simples et accessibles comme cuisiner et partager des repas avec d’autres ou composter nos restants.

Les enfants reçoivent un repas de sorgho et de haricots à l’école.
Environ 700 enfants reçoivent du sorgho et des haricots pour dîner dans une école au Soudan du Sud. Parmi ces enfants, beaucoup parcourent de longues distances pour se rendre à l’école, mais c’est souvent leur seul repas de la journée.

Passez à l’action humanitaire
Au lendemain de catastrophes naturelles, les populations vulnérables du monde entier ont besoin d’aide alimentaire et nutritionnelle. Votre don aux programmes alimentaires de Vision Mondiale aide à fournir des repas scolaires nutritifs et des colis alimentaires essentiels aux enfants qui en ont le plus besoin, dans des communautés touchées par des pénuries chroniques. Enfin, en parrainant un enfant, vous pouvez contribuer à protéger cet enfant, sa famille et sa collectivité contre la faim extrême.