Rachel Wolff : En première ligne de la crise des réfugiés Rohingya

LECTURE DE 3-MINUTES
"Les enfants réfugiés et leurs familles sont au cœur de toutes nos actions. N’oublions jamais cela."— Rachel Wolff, directrice de l’intervention des opérations humanitaires de Vision Mondiale à Cox’s Bazar, au Bangladesh.

C’est ce message que Rachel partage quotidiennement avec son équipe de près de 1 000 techniciens et travailleurs sur le terrain qui interviennent dans le plus grand camp de réfugiés du monde. Depuis qu’ils ont dû fuir le Myanmar en août 2017, près d’un million de réfugiés Rohingya vivent dans ce camp sordide et surpeuplé. Les enfants représentent plus de la moitié de la population du camp.

Ce sont ces enfants qui touchent tant Rachel. Avant de joindre la mission d’intervention à la mi-2018, elle a été directrice de la protection mondiale de Vision Mondiale. À ce titre, elle a dirigé le travail de l’organisation dans près de 100 pays pour prévenir et combattre les violences faites aux enfants et adultes.

Une employée de Vision Mondiale rencontre des femmes rohingya dans une cuisine communautaire.
 

"Les enfants dans ces camps sont très vulnérables. Aujourd’hui, leurs conditions de vie sont plus stables, mais ils sont exposés chaque jour à des risques de maltraitance, de négligence et d’exploitation," explique Rachel, 44 ans, mère de quatre enfants, dont l’un a des besoins particuliers. Pour elle, s’assurer que les enfants et les adolescents handicapés soient inclus dans tous les aspects du travail de Vision Mondiale est devenu une vraie passion.

Après 15 ans dans le secteur de l’aide internationale, Rachel a travaillé pour Vision Mondiale en Somalie, un pays déchiré par la guerre, et a soutenu des opérations à distance en Haïti après le tremblement de terre dévastateur de 2010.

"Longtemps après votre retour à la maison, ce sont les femmes et les enfants dont vous vous souvenez," explique Rachel, originaire de Seattle, dans l’État de Washington. "Lorsque les femmes deviennent autonomes, toute leurfamille en profite, surtout en période de crise. Chaque fois que je me rends dans les camps, les femmes Rohingya me disent qu’elles ne veulent pas dépendre de l’aide. Elles veulent acquérir de nouvelles compétences afin de gagner leur vie et de mieux nourrir leurs enfants. Beaucoup s’avèrent être de solides dirigeantes communautaires. Étant moi-même une femme dirigeante, je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour les soutenir."

Diriger une opération d’intervention est une responsabilité à temps plein, et les obstacles semblent sans fin. Rachel est motivée par la résolution de problèmes. En une journée, elle peut effectuer une triple vérification des mesures de sécurité visant à protéger ses 1,000 membres du personnel, ou veiller à la défense des droits des réfugiés auprès de dignitaires internationaux en visite.

Selon Rachel, prendre tout particulièrement soin des réfugiés est un devoir chrétien, que ce soit au Bangladesh ou sur notre propre territoire.

Crédit pour le récit : édité par Michelle Plett; Photographe : Jon Warren