Comment se construire un futur si on n’y a pas droit?

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Je suis Zahira. Je suis une fille. J'ai un avenir!

Il y a encore peu de temps, les femmes et jeunes filles afghanes n’avaient pas le droit à l’éducation. Les inégalités de genre privaient les femmes et les filles de leurs droits de la personne les plus élémentaires, comme l’éducation, les soins de santé, ainsi que la participation sociale et politique.

En 2003, l’espoir a commencé à poindre et les femmes ont immédiatement commencé à se battre pour retrouver la place qui leur était due dans la société afghane. Malgré des tensions culturelles constantes, des craintes concernant la sécurité et la possibilité de conflits, les femmes et les filles ont désormais accès à l’éducation. À Hérat, des portes s’ouvrent maintenant à Zahira, 9 ans, dont sa mère n’aurait pu que rêver. Elle peut marcher librement avec d’autres jeunes filles jusqu’au centre local et prendre part à des interventions psychosociales et des cours de compétences essentielles.

Les retombées sont phénoménales.

Zahira et ses camarades de classe écoutent les leçons de vie prodiguées par leur enseignante, Zaynab.
Zahira et ses camarades de classe écoutent les leçons de vie prodiguées par leur enseignante, Zaynab.

« La première fois que je suis venue, j’étais stressée, embarrassée et je n’arrivais pas à parler devant les autres. Maintenant, je n’ai plus peur. », confie Zahira. « L’enseignante fait cours et rit pendant les leçons, et d’autres filles font aussi des blagues, ce qui nous fait toutes rire et réduit notre stress. »

La famille de Zahira a été forcée de fuir son domicile et vit maintenant dans un camp pour personnes déplacées.

Jamila Sharifi est psychologue et enseignante dans ce centre. Elle explique les priorités établies pour ces femmes et ces filles :

« Pour les enfants, l’un des points les plus importants est qu’ils établissent leurs propres objectifs pédagogiques et ce qu’ils veulent plus tard. »

Nous avons lancé des interventions psychosociales pour les femmes et les enfants issus camps de populations déplacées afin d’améliorer leur compréhension des problèmes de santé mentale.

On nous envoie les enfants qui vivent du stress et luttent avec la dépression ou d’autres problèmes psychologiques pour que nous les prenions en charge. »

« Les centres psychosociaux aident les enfants à adopter un état d’esprit positif, tout en permettant aux familles de bénéficier des connaissances inculquées aux enfants », explique Elias Hatimi, directeur des communications chez Vision Mondiale.

Dans des lieux comme Hérat, l’éducation est cruciale, non seulement parce qu’elle permet d’améliorer l’avenir d’un enfant, mais aussi parce que ses bénéfices se font ressentir à travers la communauté.

Voici Zaynab, l’une des enseignantes de Zahira. Autrefois, elle avait été une jeune fille timide, paralysée par le stress et l’anxiété, qui avait du mal à trouver sa voix. Maintenant, elle enseigne à la prochaine génération de femmes afghanes.

« Quand j’ai appris que le camp proposait des cours de compétences essentielles, je me suis inscrite. Mon état mental et ma confiance en moi se sont améliorés, et mon stress a disparu », confie Zaynab.

« Une fois le cours terminé, je me suis dit que plusieurs personnes devaient vivre comme moi avec du stress et une mauvaise estime d’eux-mêmes, et avoir du mal à s’épanouir. Ce que j’avais appris avait été très intéressant et avait eu un grand effet sur moi. J’ai donc décidé de les enseigner aux autres pour qu’ils puissent appliquer ces compétences à l’avenir. »