Les trois façons dont les changements climatiques nuisent à l’avenir des enfants

avr. 07, 2022
L’une des réalités les plus terribles du réchauffement climatique est que les enfants en sont les principales victimes, alors même qu’ils n’ont pas contribué au problème. Cela est tout particulièrement vrai dans les régions les plus pauvres et chaotiques du monde.
 
Les enfants qui vivent dans des situations de pauvreté extrême ne conduisent pas de voitures, et ne profitent même pas de cette forme de transport. Ils n’ont pas l’argent nécessaire pour s’acheter des produits manufacturés auprès d’entreprises polluantes. On ne peut pas non plus leur reprocher de laisser la lumière allumée le matin, car la plupart d’entre eux n’ont pas d’électricité.
 
Et pourtant, pour ces enfants qui habitent dans des pays à faibles revenus, les répercussions des changements climatiques sont particulièrement brutales. Surtout lorsqu’elles sont combinées aux menaces de conflits armés et aux crises économiques.
 
Par conséquent, 1 milliard d’enfants dans le monde sont exposés à un « risque extrêmement élevé » de subir les répercussions de la crise climatique. Et les résultats sont désolants. Voici trois façons dont les changements climatiques bouleversent la vie des enfants et les privent d’avenir :
 
1. Les changements climatiques peuvent nuire à la santé des enfants

Dans certaines régions d’Afrique, les enfants sont 10 fois plus à risque de mourir avant l’âge de 5 ans que dans les pays riches. Et ce chiffre ne prend même pas en compte les répercussions des changements climatiques, notamment le réchauffement climatique, les pénuries d’eau, la perte de bétail, la hausse des maladies infectieuses, les inondations, toutes les autres catastrophes naturelles et la pollution de l’air. Les enfants, surtout les plus jeunes, doivent faire face à un grand nombre de menaces.

Les étangs et les rivières s’asséchant, les enfants sont forcés de marcher plus loin pour aller chercher de l’eau. Avec la disparition des sources d’eau potable, la consommation d’eau impropre leur provoque des maladies mortelles. En effet, les maladies diarrhéiques dues à de l’eau contaminée peuvent vite devenir mortelles pour un bébé ou un enfant en bas âge.

Une photo sur laquelle on voit de la terre sale, en extérieur.En Somalie, les années de sécheresse sans fin ont laissé des millions d’enfants sans accès à l’eau potable. Il est courant pour eux de devoir marcher plusieurs kilomètres chaque jour pour aller chercher de l’eau dans une source d’eau boueuse. Photo : Vision Mondiale Somalie

 
D’une façon ou d’une autre, 45 % des décès de jeunes enfants peuvent être attribués à une mauvaise alimentation.
  • En raison des champs et des potagers qui dépérissent et du bétail qui périt, les enfants disposent de moins en moins d’aliments nutritifs à manger.
  • Les mères commencent à souffrir de malnutrition et ne sont plus capables de produire de lait maternel, ce qui entraîne une malnutrition souvent grave chez les bébés.
  • Les bébés et les jeunes enfants sont incapables de se défendre contre les maladies les plus communes s’ils ne bénéficient pas des apports nutritifs nécessaires.
  • Les maladies des enfants ne sont souvent pas traitées, car les parents ne sont pas en mesure de payer les frais médicaux ou parce que les cliniques sont contraintes de fermer en raison de l’instabilité dans la région.
  • Les changements climatiques entraînent des déplacements de population et des migrations, qui privent les enfants de la sécurité de leur communauté.
À mesure que les ressources familiales diminuent, les enfants se retrouvent à devoir quitter l’école et aller travailler dans des conditions dangereuses, qui menacent également leur santé.

2. Les changements climatiques privent les enfants d’une éducation essentielle
 
L’éducation est l’une des meilleures façons de lutter contre la pauvreté et de réduire la vulnérabilité des familles face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Pourtant, les chaleurs et les précipitations extrêmes dues aux changements climatiques peuvent également compromettre la capacité des enfants à aller au bout de leur scolarité. Voici d’autres façons dont les changements climatiques peuvent entraver l’éducation des enfants :
  • Les enfants peuvent être amenés à manquer l’école pendant des semaines ou des mois, puisqu’ils doivent lutter contre la malnutrition ou les maladies fréquentes d’origine hydriques causées par un manque d’accès à l’eau potable.
  • Les familles sont amenées à migrer pour trouver de la nourriture et du travail, dans des régions du monde où les effets des changements climatiques sont moins graves. Les familles vivant dans un contexte difficile n’ont souvent pas accès à des écoles où envoyer leurs enfants.
  • Pour nourrir leurs enfants et les garder en vie, les familles sont forcées de s’enfuir et finissent dans des camps de réfugiés ou des campements où les possibilités d’éducation sont limitées ou non existantes.

Un groupe de personnes posant pour une photo.
Au Vénézuéla, une intense sécheresse persistante a entraîné un rationnement de l’eau et l’électricité. Plus de six millions de personnes ont fui le pays, laissant derrière elles les écoles de leurs enfants. La sécheresse a aggravé la crise humanitaire découlant des troubles politiques et économiques du pays. Photo : Vision Mondiale Vénézuéla
 
La perte des possibilités d’éducation ne constitue que l’une des facettes de cette tragédie. Selon l’Organisation internationale du travail, les changements climatiques représentent l’une des raisons pour lesquelles 152 millions d’enfants de moins de 18 ans se retrouvent forcés de travailler.
 
Le travail que réalisent les enfants pendant une crise alimentaire peut entraîner des risques de blessure, de mutilation ou de morts pour eux. Le manque de protection en dehors de l’école, et la nécessité d’accepter n’importe quelle offre de travail rendent les enfants vulnérables à l’exploitation et au trafic.
 
Une photo en extérieur sur laquelle on voit une personne se tenant debout.
En Papouasie–Nouvelle-Guinée, Leni, 12 ans, défriche les terres à l’aide d’une machette tranchante depuis qu’un tremblement de terre a détruit sa communauté. Son rêve de devenir enseignant a dû être mis en pause. Selon certains scientifiques, l’assèchement des nappes phréatiques exacerbé par les changements climatiques peut contribuer à la fréquence des tremblements de terre. Photo : Judy Moore
 
3. Les changements climatiques peuvent détruire la vie des filles

Les changements climatiques peuvent entraîner des répercussions particulièrement graves pour les filles habitant dans les régions les plus pauvres du monde. Quand les parents font face à des pertes de récolte, de bétail et de revenus, il arrive que même les jeunes filles se retrouvent dans des situations impensables. Certains parents vendent leurs filles comme épouse. De cette façon, ils peuvent avoir l’assurance que ses besoins seront satisfaits et ils peuvent ainsi subvenir aux besoins de leurs autres enfants.

Une personne portant un foulard jaune.Neuf des dix pays ayant le taux de mariage précoce le plus élevé sont considérés comme des états fragiles. Les changements climatiques en sont souvent un facteur principal. Photo : Neola D’Souza

Le nombre de filles mariées alors qu’elles sont enfants s’élève actuellement à 12 millions par an. Les changements climatiques sont l’un des principaux facteurs pouvant faire augmenter ce nombre. À moins que des progrès soient réalisés pour inverser la tendance, plus de 120 millions de filles en plus de moins de 18 ans seront mariées d’ici 2030, selon l’UNICEF.

Dans certains cas tragiques, les changements climatiques entraînent des situations poussant les jeunes filles à se prostituer pour rester en vie. Vision Mondiale a rapporté que des jeunes filles de seulement 12 ans vendent des services sexuels dans le sud de l’Afrique pour survivre à la crise alimentaire. Les tarifs équivalent presque au prix d’une miche de pain.

Comment puis-je aider?
Vision Mondiale œuvre pour aider les enfants les plus vulnérables à faire face aux changements climatiques, aux conflits et aux effets continus de la pandémie mondiale. Voici trois façons d’apporter de l’aide :

1. Faire un don à notre projet Cri d’espoir
Le projet Cri d’espoir vient en aide aux enfants des régions les plus instables du monde, où une combinaison de crises, comme les changements climatiques, les conflits et la COVID force les familles à se battre pour survivre. L’Afghanistan, la Somalie, le Soudan du Sud, la Syrie et le Honduras font partie des pays concernés.

2. Faire don d’un cadeau de notre catalogue
Un seul don (fait au nom d’un ami ou membre de la famille) peut contribuer à changer l’avenir d’un enfant dans le besoin. Voici des exemples de cadeaux tenant compte des changements climatiques :
  • Faites don d’un poêle écoénergétique pour réduire la déforestation, aider les familles à stériliser l’eau et protéger les enfants contre les maladies d’origine hydrique.
  • Faites don de lumières solaires afin que les enfants puissent poursuivre leurs études, même s’ils se trouvent dans des camps ou campements sans électricité.  
  • Faites don de panneaux solaires pour faire fonctionner les pompes à eau, afin que les enfants puissent avoir accès à de l’eau potable près de chez eux, même en pleine sécheresse.
Un groupe de personne à côté de vaches.Au Kenya, une communauté qui s’associe à Vision Mondiale a planté des acacias pour augmenter la couverture végétale et nourrir le bétail. Et un bétail qui se porte bien et se reproduit permet de produire du lait, de la viande et des revenus pour les familles. Photo : Sarah Ooko

3. Parrainez un enfant par le biais de Vision Mondiale
Le parrainage d’enfants peut aider à maintenir les communautés en place face aux changements climatiques, afin d’éviter qu’elles aient à migrer. Le parrainage permet d’améliorer la sécurité alimentaire, les revenus et l’accès à l’eau, afin de renforcer les communautés et les familles.

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