Grâce au généreux soutien des Canadiens, nous avons commencé à travailler pour améliorer le bien-être des enfants et des familles dans cette communauté. Voici quelques-uns des domaines sur lesquels nous nous concentrerons cette année :
La communauté de Rutegama est située au centre du Burundi. C’est une zone rurale où l’on cultive principalement les haricots, le maïs, le manioc, les patates douces, les bananes et les citrouilles. La productivité agricole est généralement très basse et la plupart des foyers ne peuvent pas produire assez de nourriture pour vivre entre deux récoltes. Certains tentent de compléter leur revenu agricole avec du travail temporaire, de l’artisanat, du brassage de bière de banane et du petit commerce.
Rutegama connaît une énorme baisse de précipitations depuis ces dix dernières années. Les saisons sèches sont devenues plus longues et les saisons des pluies imprévisibles. Cela a radicalement affecté la production alimentaire des familles. Les récoltes qui ne sèchent pas sont souvent détruites par les inondations ou les glissements de terrain causés par la pluie. Tout cela réduit les revenus des ménages et augmente la pauvreté, exposant les familles à la disette.
Des années de guerre civile et de prolifération du SIDA ont dévasté la vie de communauté. Beaucoup de gens ont été tués, d’autres déplacés, des enfants traumatisés. Un grand nombre de gens sont marginalisés et extrêmement vulnérables à la pauvreté, notamment les orphelins, les foyers dont les chefs de famille sont des femmes, les handicapés, les malades chroniques, les grands-parents âgés ayant à leur charge de jeunes enfants, ou encore les populations déplacées et n’ayant nulle part où aller. Les enfants de ces familles sont d’autant plus défavorisés.
Pour protéger la vie privée des enfants, cette carte ne montre que la région générale de la communauté, et non l'emplacement exact.
Éducation
Bien que 85 % des enfants de Rutegama soient scolarisés, répartis dans les 19 écoles de la région, huit de ces dernières nécessitent une importante réhabilitation, et quatre ne sont pas terminées. Les classes sont surchargées et il n’y a pas suffisamment d’espace pour tous les enfants en âge d’être scolarisés. Par conséquent, les enfants commencent l’école tard, souvent à 8 ou 9 ans. 19 % des enseignants ne sont pas qualifiés, ce qui, ajouté à un environnement scolaire démoralisant, rend d’autant plus difficile l’accès à une éducation de qualité pour ces élèves. Le taux de réussite en école primaire varie de 40 à 66 %.
La scolarisation est en baisse et le taux d’abandon scolaire est monté à 8 %. Cela est dû d’une part à la mauvaise qualité de l’enseignement, et d’autre part à la pauvreté et aux déficits alimentaires généralisés dans les foyers. La famine conduit beaucoup d’enfants à quitter l’école et à se tourner vers le travail domestique pour pouvoir se nourrir suffisamment. Très peu d’enfants arrivent au bout de l’école primaire. Il n’y a que deux établissements préscolaires, et ceux-ci n’accueillent que 50 enfants. Cela signifie que la majorité des enfants rentrent à l’école primaire sans aucune préparation.
Soins de santé
Bien que les vaccins et les soins de santé soient gratuits pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, très peu profitent de cette opportunité en raison des longues distances qui les séparent des centres de santé. Les personnes dans le besoin doivent marcher en moyenne 15 km jusqu’à un des deux seuls centres de santé de la région. Même s’ils y arrivent, ils n’ont aucune garantie que le centre ait les médicaments ou le personnel qualifié à disposition. 7,6 % de la population est séropositive : il s’agit du double de la moyenne nationale.
La combinaison funeste de la malnutrition et de la maladie menace la vie des enfants de Rutegama. Les enfants déjà fragilisés par la malnutrition sont plus exposés à la maladie. Environ 29 % des enfants de moins de cinq ans ont un poids insuffisant et plus de 37 % ont des retards de croissance. Cela est dû au fait que les familles ne peuvent produire suffisamment de denrées nutritives, que les soins de santé sont totalement inadaptés et que les pratiques d’hygiène ainsi que le système sanitaire sont médiocres.
Sans formation sur la nutrition des enfants à leur portée, les parents n’ont pas conscience de l’importance de produire de la nourriture plus variée pour leur famille. Ils font traditionnellement pousser des patates douces comme principale source de nourriture pour leurs enfants. Ce déséquilibre nutritionnel a un impact négatif sur la santé des enfants. Cela altère leur croissance physique et, dans les cas les plus graves, ralentit leur développement mental. L’eau propre est également rare, avec pour conséquence la difficulté pour les familles d’avoir une bonne hygiène. Cela mène à la propagation de la diarrhée et d’autres maladies chez les jeunes enfants. Le paludisme est commun et cause plus de décès que n’importe quelle autre maladie.
Alimentation
Les familles vivent du travail de la terre, luttant pour faire pousser assez de nourriture. Elles recourent à des méthodes traditionnelles demandant beaucoup d’énergie comme la houe. Malheureusement, Rutegama a la plus faible production agricole de la province. Le personnel agricole n’est pas qualifié pour conseiller les agriculteurs sur des pratiques plus efficaces. La plupart des agriculteurs récoltent les graines de leurs propres cultures, mais ne sont pas informés sur la sélection efficace des graines ou sur les techniques de multiplication de graines. Les semences améliorées sont chères et difficiles à trouver dans la région. Le désespoir conduit certaines familles à vendre ou à manger leurs toutes dernières graines, ce qui les oblige à payer le prix fort pour des graines similaires lorsqu’arrive la saison des semis.
Dans leurs efforts pour produire suffisamment de nourriture, les agriculteurs ont tendance à surexploiter la terre, appauvrissant le sol et le rendant encore moins fertile. Beaucoup d’arbres ont été coupés pour faire du bois à brûler et du bois de construction sans être remplacés, et les initiatives pour protéger le sol de l’érosion sont rares.
Protection des enfants
Les années de guerre civile ont traumatisé les enfants et les ont laissés en situation d’insécurité. Les parents sont souvent obligés de laisser leurs enfants à la maison tandis qu’ils travaillent. La plupart des cas d’enfants exploités, négligés ou maltraités ne sont pas signalés ni pris en charge. Les droits de l’enfant ne sont généralement pas une priorité dans la communauté : ces droits étant négligés, ils peuvent mettre les enfants en situation de danger.
Rutegama, Burundi, est en phase 2
En collaboration avec les dirigeants locaux, nous évaluons les besoins et les ressources de la communauté, planifier des projets pour fournir des solutions à long terme. Les opportunités de parrainage et de développement débutent.
Nous surveillons les progrès et faisons des ajustements pour atteindre les objectifs. Plus de membres de la communauté s'impliquent, mènent des projets et s'approprient leur succès
Les enfants et les familles bénéficient de meilleures conditions de vie. Ils sont prêts à devenir indépendants et à continuer le travail que vous avez aidé à démarrer. Nous vous invitons à aider un autre enfant et communauté!