Les géants de la technologie Facebook et Google ont uni leurs forces avec Vision Mondiale, la plus grande organisation humanitaire internationale, afin de trouver des solutions numériques à la crise de l’éducation qui touche plus de 6 millions d’enfants syriens réfugiés.
Durant la première semaine de mars, lors du sommet EdTech de No Lost Generation (NLG) en Jordanie, Microsoft, Nethope, Cisco, Facebook, Google et d’autres grandes entreprises de technologie ont partagé leurs idées sur comment utiliser les technologies pour faciliter l’apprentissage de ces enfants.
« C’était un événement unique lors duquel des solutions réellement innovantes ont été identifiées », a déclaré Claire Rogers, directrice générale de Vision Mondiale Australie. « Nous étudions l’utilisation d’applications mobiles, de vidéos d’apprentissage , des tablettes comme outils de lecture , de cours virtuels, de jeux éducatifs, de formations à distance pour les enseignants, d’évaluations en ligne et d’outils de supervision pour les enseignants afin de venir en aide aux enfants syriens réfugiés. Leurs maisons et leurs écoles ont été détruites, mais la technologie peut être un moyen pour ces enfants de rattraper les années de scolarité manquées ! »
Selon l’ONU, tous les progrès réalisés en matière d’éducation au cours des 10 dernières années en Syrie et dans les pays voisins ont été anéantis. De plus, en Syrie, une école sur trois a été endommagée.
« Avec en Syrie 1,7 million d’enfants déscolarisés et 1,3 million sur le point d’arrêter l’école, et 3 millions d’enfants déscolarisés en Irak l’année dernière, nous pouvons parler de crise de l’éducation », a déclaré Mme Rogers. « Les enfants veulent apprendre, mais ils ne peuvent pas, car leurs écoles ont été bombardées, leurs vies bouleversées et de ce fait leurs chances dans la vie potentiellement détruites. »
« Ces deux derniers jours, nous avons entendu des idées brillantes et audacieuses venant de certains des plus grands noms de la technologie », a déclaré M. Chapple, qui a dirigé le sommet EdTech. « Nous avons mis à profit leur talent et, grâce à ce sommet, les donateurs ont pu apporter leur soutien en offrant des fonds de démarrage. »
M. Chapple a expliqué que ces projets deviendront une réalité pour les réfugiés qui rêvent de rattraper leur retard scolaire, mais ne peuvent pas, car ils n’ont plus accès à une salle de classe traditionnelle. Il a déclaré : « Lors de cet événement, nous avons pu entendre des témoignages de réfugiés et nous savons que l’éducation est une priorité pour les enfants et leurs familles. Au Liban, j’ai rencontré des parents syriens qui sautaient un repas chaque jour afin de pouvoir payer l’autobus qui emmène leurs enfants à l’école. »
« Plus de la moitié des enfants qui ont fui la Syrie ne vont pas à l’école. C’est pourquoi nous devons agir rapidement pour nous assurer qu’une génération entière ne sera pas pénalisée par des événements hors de leur contrôle. » M. Chapple a déclaré que chaque enfant a droit à une éducation. « Nous savons que le manque d’éducation amène les sociétés à devenir plus violentes, plus divisées, moins prospères et moins égalitaires. Les enfants syriens ont droit à une éducation de qualité où qu’ils soient, pour qu’ils puissent devenir les moteurs de la reconstruction d’une Syrie pacifique. »
Le sommet était axé sur les résultats et offrait des subventions de démarrage de 50 000 $ à certaines idées développées lors de l’événement.
Vision Mondiale, qui travaille avec Digital Opportunity Trust Lebanon et l’association Lebanese Alternative Learning, a déjà lancé le programme d’apprentissage en ligne Tabhoura pour les enfants de 3 à 6 ans. Grâce à la plateforme technologique en ligne Moodle, le programme scolaire libanais a pu être numérisé. Au total, 2 350 activités d’apprentissage, incluant des rimes, des courts-métrages et des folioscopes, sont disponibles gratuitement en arabe, en français et en anglais.
Les pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés, comme le Liban et la Jordanie, manquent de moyens pour intégrer dans leurs systèmes scolaires publics les milliers d’enfants réfugiés. Vision Mondiale croit que ces plateformes d’apprentissage en ligne peuventaider à réduire le nombre d’enfants déscolarisés.
Les deux sujets qui définissent notre époque sont la transformation numérique et la crise des réfugiés dans le monde et lors de ce sommet, ils se rencontrent », a déclaré Mme Rogers. « Je trouve cela passionnant lorsque l’innovation et le bien social se rencontrent ! »
Par Vision Mondiale Australie
10 mars 2017
Syrie